Souverainetés négatives : Identités culturelles, démocratie et État de droit : Le cas de l’Afrique sub-saharienne
Série de conférences du groupe de travail « HUMANITÉS ET RELIGION » de l’Université du Luxembourg
Aux multiples demandes de pouvoirs plus démocratiques, les politiques et penseurs africains ont répondu par des références à la nature de la culture ou de la pensée africaine qui, à notre avis, ont consolidé des dictatures et conduit à la faillite politique.
L’objectif de ma communication est de montrer, par une expérience de pensée, comment tous les discours et philosophies de l’identité africaine éludent la question de la légitimité démocratique de l’État africain postcolonial moyennant une anthropologie réactive se voulant anti- impérialiste. Aucune de leur formulation, voire reformulation, ne peut véritablement servir de base à la question de la légitimité de l’État postcolonial. À la question de la légitimité politique, donc de droit, les penseurs africains ont répondu par l’existence d’une culture et d’une identité africaines. Notre thèse est que les revendications et les luttes pour plus de structures politiques démocratiques doivent être prises au sérieux et avoir préséance sur les discours culturalistes de l’identité africaine. Nous montrerons que, en l’absence d’une culture spécifiquement africaine, tous ces discours ont été créés politiquement et ne correspondent à aucune réalité anthropologique ou sociologique. Non seulement constituent- ils des généralisations abusives manquant de base empirique, mais ils sont le plus souvent, comble d’ironie, paradoxalement puisés dans l’ethnologie européenne sur l’Afrique.
Campus Limpertsberg
Bâtiment des Sciences, BSC 0.03Information:jean-marie.weber@uni.luLanguage:FRTrainer:Prof. em. Lukas Sosoe (Université du Luxembourg)